La Demande (Verdon-Escalès-Demande) (TD/6a/P2) (320m)

Publié le par Nicolas G

La voie célébrissime du Verdon

Date : le mercredi 28 octobre 2009



           
Jamais il ne m’avait été donné de vivre pareil aventure avec Loïc  jusqu’à aujourd’hui. En ce mercredi 28 octobre 2009, nous sommes partis de bon matin pour cette voie historique et au combien mythique que constitue, La Demande (J.Coquejinot et F. Guillot, 1968).

Prenez la ligne la plus évidente et la plus longue du Verdon, ajoutez y un peu de patine, un zeste de gaz et vous obtenez une magnifique voie bien soutenue dans le niveau 6a. La Demande ouverte en 1968 à subie depuis bien des assauts et ce, malgré l’équipement partiel qui donne un tantinet d’engagement. Victime de son succès elle est aujourd’hui un peu patinée. Toutefois la patine, plus prononcée au départ, s’attenue ensuite (certaines cordées découragées, on dues abandonner dès la première longueur, il faut avouer que cette longueur donne la mesure d’entré de jeux).


Le dernier rappel de 50m en file d'arraigné...



Après avoir enchainer les sept rappels (ligne de rappels des Dalles Grises) dont le dernier est en file d’araignée tout le long de ces 50m, nous voici fredonnant sur le sentier en direction de notre élu du jour. A notre grande surprise, nous qui croyons être les premiers, nous nous sommes fait devancés.

-Diable mais d’où viennent don tout ces gens me dis-je ?

En faite ces derniers sont arrivés tranquillement à pied par un petit sentier pendant que nous nous activions joyeusement dans les rappels pour être les premiers. Grrr…

Nous prenons notre mal en patience et attendons que les trois cordées devant partent au plus vite (deux cordées de deux et une flèche !)

Loïc se lance dans la première longueur (L1 ; 5c) qu’il négocie avec succès malgré la patine. Arrivé au relais, il me cède volontiers la tête pour le reste de la voie soit 300m ! Merci tonton, tout le plaisir est pour moi…

C’est un véritable plaisir de grimper avec Loïc. L’ambiance de la cordée est très détendue et nous avançons dans un bon rythme. Loïc à une pose de pieds qui avoisine la dextérité de celle d’un chat est cela est particulièrement rassurant en ces lieux.

J’enchaîne les deux longueurs suivantes (L2 ; 5c et L3 ; 5c) qui sont fort sympathique. La suite est également très jolie (L4 ; 6a, L5 ; 6a, L6 ; 5c, L7 ; 6a).



Au départ de L4

Loïc dans L4

Ambiance au R5...

L5 en 6a, fissure et gouttes d'eau...

Loïc dans L5


Tout ce passe à merveille jusqu’à L7 ou les prémices de la fatigue commence à ce faire sentir. En effet la longueur sept dans sa partie finale offre le choix entre une cheminée et une dalle. Je choisis la dalle et c’est au prix d’un grand sang froid que j’arrive à me hisser jusqu’au relais. Le dernier coinceur que j’ai mis s’étant lâchement fait la mal jusqu’à la dégaine précédente, soit quelques 5 mètres plus bas… (Une menace de chute d’une dizaine de mètre environ). Mais la suite me réserve encore quelques surprises et comme je l’ai si bien dit à Loïc : « c’est le jeu ma pauvre Lucette ». (J’entend par là ; on sait dans quoi on s’embarque, n’est ce pas ?).


La Dalle de L7

Loïc dans la dalle L7

Au "relais sept"

Le départ du relais sept (dans L8 ; 6a) sera donc affreusement périlleux pour moi puisque au lieu de traverser à droite de manière évidente, je m’engage dans la dalle supérieur lisse comme un cul. Les sueurs froide arrive aussi vite quand je constate qu’il n’y à absolument rien pour me protéger si se n’est qu’un petit tronc d’arbre. Je décide donc d’y mettre une sangle et tente le pas. Loïc retient toute sa respiration. C’est alors que j’amorce une adhérence du pied droit que le drame se produit. Sa y est je zip et je vol plusieurs mètre en dessous du relais venant percuter le pilier inférieur de plein fouet dans un choc considérable. L’arbuste c’est arraché instantanément et je me suis pris ainsi un bon facteur deux juste au dessous du relais. Qu’elle effroyable sensation, je suis un peu émotionner et Loïc aussi, son doigt et venu ce pincer douloureusement contre la plaquette. Finalement après avoir évaluer les dégâts, la conclusion est la suivante ; il faut repartir au plus vite. Pas question de laisser l’appréhension s’emparer de moi. Je repars aussi tôt. Malgré tout je suis en peu tremblant, mes  jambes sont branlantes et je dois l’avouer cette longueur est un calvaire. Mais la sérénité me revient et c’est par force de caractère que je me détends en fredonnant un petit air qui m’est sympathique. Finalement rien de bien grave, je relativise plutôt bien la situation et nous décidons avec Loïc d’être d’autant plus vigilant.


La partie finale de la voie; en cheminées

Nous attaquons maintenant la partie supérieure de la voie qui est une succession de longueurs en cheminées. L9 et L10 s’enchaine bien. Toutefois le finale de L10 est une fois de plus improtégeable et c’est à grand renfort d’opposition à la Rébuffat que je viens à bous de la longueur voyant s’éloigner le dernier point avec beaucoup d’appréhensions cette fois-ci. Ouf, je parviens au relais (R10) et fait venir Loïc à moi. Mais ralentis par les cordées précédentes voilà que nous nous faisons surprendre par la nuit trois longueurs au dessous du sommet !


Heureusement, j’ai avec moi l’équipement de base indispensable (couverture de survie, frontale et trousse de secours). J’extirpe donc vivement ma frontale du sac est éclaire Loïc tant bien que mal dans L9. Au finale, il aura fait quatre longueurs dans le noir…

La suite se solde par une série d’opposition, avec d’un coté l’absence de gaz car on ne voit plus grand-chose et de l’autre le poids de l’obscurité qui laisse planer le danger. De plus les cheminées sont très patinées de par tous les passages en opposition qu’elles ont subie auparavant.

Finalement nous accédons au sommet sans encombre, à grand renfort de vigilance et la satisfaction en est d’autant plus grande. Il doit être pas loin de 19h00.

Ce fut une formidable aventure qui ma rappelée à qu’elle point, il faut être vigilant à chaque instant. La montagne est avant tout une aventure humaine et je tiens à remercier vivement Loïc pour le calme et le sang froid dont-il à fait preuve car gérer un incident de ce type n’est pas toujours évident. Mais chaque problèmes à sa solution et c’est en prenant conscience de cela dans le calme que l’on vient à bout des situations les plus complexes.

En Montagne chaque expérience est constructive, celle-ci m’à rendu d’autant plus humble.

Publié dans Escalade

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