Les Calanques Tonton

Jeudi soir, cinq heures moins le quart, nous voilà partie tout fringant, reposé de la semaine, à l’assaut des calanques en quête d’aventure.

Si l’escalade fait à peut prés partie de nos corde, il n’en est pas de même pour l’organisation, ni l’un ni l’autre n’à penser à prendre un carte routière, bravo ! A quoi cela servirait-il d’abord, Marseille c’est en bas, y’à qu’à descendre en suivant simplement les panneaux ! Non ?

Pas gênant pour le moment puisque nous voilà coincé à hauteur de Grenoble, sa commence bien. Juste une petite heure et  14 km de bouchon, ce n’est pas grand-chose non ? Et pourtant affamé, pressé d’arriver à bon port, la patience n’étant pas notre maître mot, nous jurons tout deux et maudissons ces pauvres automobilistes qui sont exactement dans le même pétrin que nous. Quelle galère, pour détendre l’atmosphère, nous décidons donc d’ouvrir les bières, apéro quoi, le week-end s’annonce bien !

Quelques heures plus tard et quelques kilomètres aussi, puisque finalement, sans le vouloir nous sommes passés dans la Drôme nous voici au vieux port à Marseille ! Pas possible, on à encore du louper un panneau tonton.

Bref nous arrivons tant bien que mal à l’incroyable camping des cigales, tant attendu. Le gars fort aimable nous refile un emplacement juste sous un lampadaire et à proximité de la buvette ou tout les Jackie du camping se murgent la G… ! Grrr… le moins que l’on puisse dire c’est que la route sa énerve et sa vous fatigue un bonhomme, 5 min après avoir planté la tente nous voilà en train de ronfler et ce malgré le contexte.

JOUR 1 :

Six heures tapantes le réveille sonne, alors que c’est jour férié et que les gens normaux dorment paisiblement nous grimpeur un peu tarré, bondissons hors de la tente pour profiter de cette belle journée. Le déjeuner rapidement avalé nous décollons pour l’aventure.

Arriver au parking, topo en main, celui-ci indique clairement qu’il faut prendre le sentier qui mène à la maison forestière puis la contourner par la droite. Deux chemins se présente à nous, avec l’approche légendaire de Sanglier qu’on nous connait, nous nous élançons donc à vive allure sur le mauvais…

Quelque bonne minutes plus tard et un litre de sueur en moins, force est de constater que nous nous sommes perdu, sa paressé pourtant simple du parking, tu vise la mer et tu marche droit, calanques en ligne de mire, que nenni, sa ne se passe pas comme sa, une calanque sa se mérite tonton !

Forte heureusement un Vététiste matinale qui passe par là nous sort là carte dont nous aurions du nous munir en toute logique et nous apprend que l’on va droit à Cassis, soit l’opposé de la bonne direction. Nous rectifions le tire et marchons sans répits pour arriver sans le savoir à la Calanques d’en Vau, là nous croisons un brave italien parti tôt se matin de Cassis, trempé le bonhomme, il cherche désespérément le même sentier bleu que nous. Après réflexions, certes brèves nous bifurquons façon sanglochon et montons droit au sommet du belvédère, là il faudra encore attendre patiemment une autre cordée pour nous indiquer la bonne direction à l’aide d’une carte….

Désormais dans la bonne direction, nous arrivons au trou du canon, le topo indique alors littéralement : passer le trou du canon, fonceur comme pas deux, nous voilà parti dedans quand bien il fallait juste passer devant. Petit détour qui nous fait encore perdre de précieuses minutes…

Enfin après un petit ressaut moisi, sur patiné en trois sup, que benji à bien du mal à franchir…, nous voici enfin sur le plateau de Castel veille, ouf il été temps (11h00).Il nous faudra alors encore une bonne heure pour trouver la ligne de rappel, topo en cause cette fois-ci puisque ce dernier indique, je cite : trouver le rappel au nord –ouest du dernier gros pin. Quelle explication, quant on voit la playade de « dernier gros pins » !

Nous voilà donc parti dans la ligne de rappel, cette fois si c’est la bonne du moins j’espère.

Chaude ambiance, le gaz se fait sentir…, les quelques 200m de vide au dessus de la mer sont pour le moins impressionnant. Bon quant faut y aller, il faut y aller tonton, c’est parti le machard vérifier à trois reprise, on se lance dans le délire, les mains crispées sur la corde, le regard figé sur le descendeur, cette fois c’est sur c’est partie…

Tout ce passe pour le mieux, jusqu’à ce que benji se retrouve en bas de la paroi sans apercevoir le moindre relais, aie…Euh comment s’appelle la voie déjà, tu disais, ah les dents de la mer… Il tente alors de remonter tant bien que mal, moitié hissé par son brave collègue. Nous entamons donc la paroi un poil plus haut que prévu, l’escalade y très esthétique, le rocher adhère à merveille, enfin le plaisir des Calanques se fait sentir à sa juste valeurs. Pour un peu nous passons même pour des stars, les bateaux pour touristes qui sillonne la mer au ras des Calanques nous cite comme des grimpeurs de l’extrême sur ces parois vertigineuses, nous!, quel délire…

Après maints efforts la voie est pliée et nous faisons la connaissance de grimpeurs locaux fort sympathiques, qui nous donne au passage le tuyau pour dormir dans les calanques dans un magnifique refuge trois étoile ; le refuge AZEMA, cabane de tôles avec baie vitrée donnant plein sur la mer, couché de soleil grandiose, la totale quoi.

Bon et bien finalement pas si mal pour une première journée tonton…certes fatigantes mais au combien enrichissante et puis on commence à connaître le coin, non ?

JOUR 2 :

Le Lendemain, non moins enthousiastes, nous voilà parti pour : « la mémoire de nos enfants », (conter deux heures de marche d’approche environ, ajouter à cela deux bonne heures de rappel sans chômer et vous voilà juste au pied d’une magnifique voie de 380m qui démarre en traversé juste au ras de la l’eau…) Quoi de plus tentant pour nos deux grimpeurs en quête de l’ultime aventure.

Mais n’allons pas si vite …, d’abord, nous gagnons le cirque du Devenson qui se mérite au même titre que le plateau de Castel veille. Nous trouvons alors rapidement cette fois-ci, la ligne de rappel qui mène au pied de la voie. L’ambiance est démente et le gaz encore plus marquée qu’hier, ce petit mistral matinal, couplé à cette paroi fuyante sous nos pieds y jouent pour beaucoup. Il faut dire que l’ensemble des rappels sont, comme on dit dans le jargon ; « en file d’araignée », autrement dit en plein dans le vide quoi, « CHAUDE AMBIANCE TONTON ».

Après avoir fait sa prière, lâché quelques « caisses », Benji s’élance, appareil photo en main, je le regarde partir, quel courage tout de même!

Sa  y est, c’est à mon tour, bon y à plus le choix, faut y aller maintenant, la mer est calme, je prie à mon tour, et me lance, la descente ce passe plutôt bien même si la main chauffe un peu mais le pire c’est quand la corde fait des sienne et que tu commence à tourner. Dans un autre contexte cette vision panoramique à 360° ne m’aurait certainement pas déplu mais là jouer avec mes nerfs comme sa de bon matin, c’est dur…

Finalement les rappels s’enchaine plutôt bien et on y prendrait même goût si ce n’est l’angoisse d’imaginer la corde se coincer lorsqu’on la tire entre chaque descentes.

Le dernier relais est là quelques mètres juste au dessus de la mer, Benji se lance vaillamment à l’assaut de cette dernière épreuve. Manœuvre  qui consiste à jeter un anneau de corde dans un crocher qui se situ sur la paroi afin de se tracter jusqu’à son bord. (La paroi étant à quelques mètres).

Après maints efforts et un premier décrochage, trempé, le garçon fini tout de même à crocheter le point et se vacher au relais. Très bien, il m’apprend alors qu’il va partir en premier, de cette façon la prochaine traversée en 6b sera pour ma pomme, ambiance…juste au dessus de l’eau je me chis à moitié dessus, d’autant plus qu’il traine dans la voie une maudite dégaine qui ne se referme plus grippée par l’eau de mer, géniale…Finalement je prends mon mal en patience et réussi à passer pour le plus grand plaisir de mes bras déjà complètement daubés…

La maudite dégaine que j’avais plus ou moins réussi à fermé pose alors problème à son tour à benji qui fini la traversée dégoulinant de sueur… Bravo !, pour un début, c’est un début tonton…, plus de bras, un litre de sueur perdu et 9 longueurs qui nous attendent nous voilà bien, l’engagement est sérieux. Heureusement la longueur suivante par dans une cheminée forte amusante pour le coup, ouf sa détend l’atmosphère… c’elle d’après passe sous une arche et fini par un relais situé sur une gargouille au pied d’une autre cheminée moins hospitalière cette fois-ci.

C’est à ton tour tonton, doit-je te rappelé les commentaires qu’ils ont mis sur camp to camp, allé pour le fun, je cite : « cheminée très technique qui ne laisse passé ni les gros, ni les faibles avec en sortit un gaz à faire vomir », j’exagère à peine. Bon motivé… à comme tu disais : « sa engage la viande ». Voilà notre bestiau parti sacs à dos pendu au cul obligatoire pour se faufiler dans la cheminée. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il en à chié et moi de même.

La longueur suivante démarre également plein gaz, décidément l’escalade dans les calanques et certes magiques mais au combien atypique. Celle d’après mesure 50m, rien que sa et derrière le 6c est pour moi, j’en tremble déjà…

Me voilà devant le fait accompli, je regarde cet effrayant surplomb d’un œil agar, humm… ! Cela ne me dit rien de bon tonton, bon…faut y aller tout de même, pas moyen d’y échapper, après sa ira mieux, on se rassure comme on peu, décidément la bière est encore loin…, l’engagement est belle et bien là, c’est parti, je me lance, démarre plutôt bien jusqu’à ce que je clip mal une dégaine juste avant un mouvement clé qui consiste à ce hisser au dessus du point. Je me trouve alors littéralement bloqué dans une fâcheuse posture, Putain………… !!!!!Merde….…!!!!!! Le grimpeur d’ordinaire calme que je suis se surprend à jurer comme un charretier. Serait-ce le gaz ? Ou la peur de se prendre un méchant plomb ? Tandis que dans bas, les gars m’encourage, je me fais des sueurs froides, d’abord j’enlève la dégaine pour la retourner au mépris d’une chute potentiellement dangereuse, ensuite, mes jambes se mette à trembler comme des feuilles  et manques de me faire tombé à plusieurs reprise.

Finalement j’arrive à passer au pris de gros effort et de quelques grammes de magnésie et clip le relais vidé de toute mon énergie et dessécher. Il faut dire que le soleil cogne sacrément fort en ce milieu d’après-midi. « RELAIS, VACHER », je savoure cet instant magique qui consiste à assurer son second confortablement installé au relais à admirer  le paysage avec la tendre pensée qu’il va en chier…

Benji gagne le relais à son tour, non sans peine et arrive lui aussi daubé au possible. Nous constatons alors tristement, nos maigre ressource en eau, tans pis, il va falloir faire avec, tout de même, on se garde une gorgée pour arroser le sommet tonton.

La longueur suivante est en dalle, que du bonheur après s’être éclaté les bras dans le surplomb, Benji s’élance et chute à trois reprises dans le pas clé vociférant, lançant des jurons à tout va, décidément le grimpeur est un individu parfois vulgaire, on se demande pourquoi !

La fatigue se fait sentir, cependant une bonne surprise nous attend puisque le bouquet final de cette grande voie, se traduit par une magnifique dalle de 50m en Aragonite, une roche d’un rouge ocre d’une splendeur incroyable à cette heure ou le soleil commence à décliner. Je me lance dedans avec la foi du sommet et l’idée en tète de la bière bien fraîche…Malheureux, si je tenait le C… qui à équipé cette dalle, les points sont beaucoup trop espacés pour l’heure…ah, sa engage, je me retrouve en solo à deux mètres à droite du point… grrr…tan pis un petit pas de traversé sur des réglettes hasardeuses et je clip le point, ouf, je me doit d’enchainer la voie, je repart donc, la suite n’étant que du bonheur et vache le relais finale avec une satisfaction et un bonheur  sans égale.

J’entame alors une petite séance photos de tonton dans ce morceau de choix, visiblement, l’animale se régale et arrive lui aussi au relais avec le sourire de la victoire. Nous nous serons vivement la main ; « bravo tonton on la fait… ».

Il est tout juste 20h00, l’horizon légèrement rougit est magnifique, il ne nous reste plus qu’à marché deux bonne heures et la bière n’en sera que meilleur…

Pour l’heure nous regardons la cordée d’en dessous qui enchaine cette somptueuse dalle quand tout à coup se produit un incident pour le moins hilarant, ou pas…! L’homme assuré par sa compagne avance paisiblement vers le sommet. Au loin un mec d’une autre cordée cri : « relais », la nana de notre bonhomme ayant entendu cela enlève sa plaquette et annonce : « LIBRE », voilà notre bonhomme qui se retrouve en SOLO sur les pas finale et qui jure : « COMMENT SA LIBRE »... !!!!!!!!!!

Après avoir échangé quelques sensations avec cette cordée au combien sympathique, nous entamons la marche du retour. Le chemin est long, très long pour nos deux grimpeurs las de cette journée. Nous arrivons à la voiture à dix heure et fonçons droit à Cassis pour ce désaltérer.

Au bar, le serveur nous fait douloureusement patienté, la soif nous dévore et lorsque celui-ci arrive, Benji s’empresse de commander : «DEUX GRANDES PINTES ET DEUX GRAND VERS D’EAU SI POSSIBLE… ». Benji se retient de ne pas boire sa pinte cul-sec et la vide au trois quart en une gorgée seulement. Après l’effort le réconfort… C’est maintenant la faim qui nous tiraille le ventre et après c’être fait recaler à trois reprise dans les pizzerias du coin qui ferme, nous finissons au fast food : « le rapide ». En deux temps trois mouvement se petit marseillais bien portant nous concocte un américain aussi appétissant que médiocre. Vue l’appétit d’ogre que l’on à cela passe comme une lettre à la poste et puis à cette heure on ne va tout de même pas se plaindre non ?

Arrivé au camping, une fois bien caller dans le duvet, il ne nous faut pas plus de trente secondes pour plonger dans un sommeil profond et mérité.

JOUR 3 :

Aujourd’hui c’est décidé nous plions le camp et louerons des kayaks pour la journée afin de se reposer et tenter quelques traversées au dessus de l’eau. La traversé Tabarly au pied du plateau de Castel veille nous motive tout deux à priori. En quelques coups de rame, 20min à peine et nous voici au pied du plateau, sa nous change des marches d’approches aussi longues que pénibles… j’exagère car le cadre y est tout de même magnifique et puis (« sa ne peut être pire que d’être bloqué au bord d’une autoroute, pas vrai tonton… »). Mais ne soyons pas si enthousiaste, le grimpeur est-il si bon marin ? Après avoir repairé le relais à 2m au dessus de l’eau, nous tentons l’abordage. A l’approche de la paroi, la houle fait des siennes. Alors que Benji se dresse de toute sa hauteur de géant pour tenter de chopper le relais, la houle vient frapper notre embarcation et me plaque contre la paroi qui forme un creux, me déchirant le haut des genoux ! Je prends alors la sage décision de renoncer à cette tentative d’amarrage périlleuse… La Tabarly ne sera donc pas pour nous aujourd’hui, nous décidons alors d’aller refaire la traversée en 6b de : « pour la mémoire de nos enfants » mais la aussi le problème est identique. Déçus nous renonçons et filons vers la Calanques d’en Vau s’en perdre une seconde. Après une traversée plutôt sympathique qui nous revitalise au point d’avoir la mauvaise idée d’en tenter une autre, Benji perd son chausson faute d’une grosse vague provoqué par ces bateaux pour touristes de M… Impossible de le récupérer, la fraicheur de l’eau refroidit notre animale qui renonce bien vite à plongée plus bas. S’en est trop, perdre un chausson pour un grimpeur c’est un coup dur, sur cette mésaventure nous décidons donc de renter au pays…

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